Les vins bio ou en biodynamie sont-ils meilleurs ?
Très généralement ces vins sont plus savoureux, plus digestes, souvent un peu moins alcoolisés. L’équilibre du vin, la balance entre structure, corps, profondeur, et les arômes et parfums est optimisé car la vigne restitue au mieux les richesses de son terroir naturel et de son écosystème climatique. Nous sommes donc au plus près du produit que le sol peut nous offrir : un vin respectueux de son ADN de base.
Y a-t’il une différence entre biodynamie , bio, et les les vins « naturels » ?
Oui, La biodynamie ou le bio qualifie la méthode (ou la philosophie) avec laquelle la vigne a été cultivée, le respect de l’environnement, pas de chimie lors des traitements du sol ou de la plante, pas de désherbage, alors que la qualification de « vin nature » ou « vin naturel » s’intéresse plutôt à la vinification en cave, c’est à dire les ajouts qui ont été apportés lors de la fabrication du vin, essentiellement sur l’apport de sulfites (soufres) et de levures. Le vin « nature » est sans sulfite, issu uniquement du jus de raisin, rien que du raisin, d’où sa qualification.
Même si les normes de vins bio ne concernent que le raisin et pas la vinification, les vignerons bio et biodynamistes s’imposent des plafonds de SO2 (soufre) largement inférieures aux normes légales afin de préserver la pureté de fruit et la profondeur des arômes. Les vignes françaises ont été saturées d’engrais chimiques afin d’augmenter leur productivité, le retour à des produits naturels va progressivement redonner plus d’acidité naturelle au vin et donc limiter naturellement l’usage de tels produits.
Pour rappel, le soufre sert principalement à consolider la structure acide du vin, c’est à dire sa faculté à être insensible à certaines perturbations extérieures (chaleur entre autre), et donc le stabiliser plus « artificiellement ».
Le raisin possède son propre équilibre, sa propre acidité naturelle, la chimie consolide le tout lorsque le vin n’en est pas naturellement assez équipé (à priori).
Lorsque le souffre est « mis à la louche », bien entendu le viticulteur minimise les risques afférents à une acidité basse, mais introduit des éléments « de bord » assez néfastes au consommateur : maux de tête par exemple.
Les vins bio ou en biodynamie coûtent-ils plus chers ?
Le travail de la vigne en bio ou biodynamie demande beaucoup plus de rigueur et de soin. Il faut bichonner son raisin, suivre au plus près les aléas de la nature de manière à le mettre dans les meilleures conditions de maturité, sans pour autant être un interventionniste forcené via une panoplie de pis-allers chimiques. La vigne se nourrit avec ce qu’elle trouve dans le sol.
Nous notons également dans ces exploitations l’apparition de plus en plus fréquente de labour manuel, avec la re-introduction de chevaux supplantants les tracteurs. La vendange est le plus souvent manuelle, la machine à vendanger disparaît petit à petit, et ainsi le raisin est en meilleur état sanitaire sur la table de tris ou au pressoir.
Ce travail manuel est coûteux en temps, les rendements de la vigne sont souvent plus bas (mais cela n’est pas obligatoire, nous connaissons des vignerons en biodynamie avec des rendements élevés et le justifiant !) et son impact sur le coût final de la bouteille visible. Mais ce n’est pas une généralité, en tout cas pas un argument marketing pour faire nécessairement plus cher.
En résumé, ces vins sont un peu plus onéreux, mais la qualité apportée mérite le plus souvent le faible investissement supplémentaire lors de l’achat d’une bouteille… Mais Retour sur Investissement garanti sur l’aspirine :)